Paris noir
L’exposition Paris noir retrace la présence et l’influence des artistes afro-descendants à Paris entre les années 1950 et 2000. À travers plus de 150 artistes venus d’Afrique, des Caraïbes et des Amériques, elle explore un demi-siècle de création, de résistance et de dialogue culturel.
De l’abstraction au surréalisme, de la conscience identitaire aux formes plastiques hybrides, Paris noir met en lumière une histoire souvent méconnue de la modernité artistique en France.
Victoire RAVELONANOSY
Parmi les artistes présentés au Centre Pompidou, Victoire RAVELONANOSY se distingue par son engagement pour la reconnaissance de l’art malgache.
Née en 1919 à Tananarive, elle s’impose dès les années 1950 comme une figure centrale des échanges culturels entre Madagascar et la France.
En 1960, elle devient conseillère artistique à l’UNESCO et participe quelques années plus tard au Festival des Arts Nègres à Dakar (Sénégal).
Son travail est représenté dans l’exposition par deux tapisseries. La plus marquante, Le Repiquage du riz à Madagascar (1960), met en scène des femmes au travail dans une rizière. Les formes sont stylisées, les couleurs vives, et l’ensemble donne une image à la fois poétique et forte du monde rural malgache.

Marcel Gotène
Formé dès 1951 au Centre d’art africain Poto-Poto à Brazzaville, Marcel Gotène développe un style singulier dit mike — silhouettes noires et élancées sur fonds colorés. Refusant l’anonymat imposé aux artistes africains dans les expositions collectives parisiennes, il s’affranchit dès 1953 de ce cadre pour explorer une voie plus personnelle.
À partir de 1954, il mêle influences surréalistes et héritage Poto-Poto dans des formats ambitieux. Ses échanges avec Jean Lurçat marquent cette évolution, comme en témoigne Femme perdue au cimetière, présentée à la Biennale de Paris en 1963.


Marcel Gotène
Femme perdue au cimétière, 1962
Marcel Gotène
Serpents et lianes, avant 1954